Dans le monument de la famille Gnecco le thème de la séparation est transformé de façon réaliste. Cela se passe aussi ailleurs pour ce qui concerne le thème de la complainte. Le sculpteur Rota propose une véritable scène narrative, avec la représentation d’une âme qui monte au ciel et un ange qui montre à deux enfants le lieu où leur mère les a précédés. Plus en haut, quatre chérubins attendent l’arrivée de l’âme dans le ciel: ce sont les quatre frères qui étaient déjà morts en précédence et qui attendent leur mère pour se rejoindre avec elle pour l’éternité. Le sculpteur a saisi la quotidienneté des gestes des deux frères avec une grande instantanéité (le petit garçon tient son chapeau dans sa main en signe de respect et passe son bras autour de l’épaule de sa sœur qui prit avec les mains jointes) et il s’arrête sur les détails de leurs vêtements, qui sont rigoureusement contemporains, de leurs physionomies et leurs coiffures. Même la figure de l’ange de la Consolation, qui s’adresse à la famille en leur indiquant le Ciel, compris comme le lieu où ils se rejoindront avec le défunt, est la conséquence de ce procès d’actualisation.