L’ange androgène de la tombe Oneto représente, sous beaucoup d’aspects, le point de rupture qui s’est vérifié pendant le passage d’une vision positiviste de la mort, qui se mariait très bien avec le réalisme, à une autre vision de la mort, riche en doutes et typique du Décadentisme et du Symbolisme. Pendant ce renouvellement, l’ange abandonne son rôle chrétien de guide vers le Paradis pour jouer celui du témoin du mystère du néant : ici l’ange Oneto n’offre aucune consolation, il apparaît tout simplement loin et imperturbable. L’ange présente aussi des caractéristiques féminines, faisant ainsi émerger le dualisme Éros-Thanatos, que la sculpture funéraire a longtemps cherché de faire émerger à travers les représentations sublimées des vertus et des personnes souffrantes. La commande d’un monument funèbre si ambigu et mystérieux par un bourgeois comme Francesco Oneto, riche commerçant et président de la « Banca Generale », a une importance spéciale, même du point de vue historique et social, parce que cette tombe témoigne la fin du positivisme justement chez la classe qui en a été sa défenseuse la plus acharnée.