Avec cette œuvre si crue et sévère, le sculpteur Giuseppe Benetti nous offre sans doute le premier exemple de représentation de la mort « en tant que telle », un thème fréquent pendant le réalisme bourgeois des années 1870 et 1880 : cette jeune femme, abandonnée sur son lit de mort (un canapé réalisé selon le style de l’époque), porte sur son visage, qui est découvert par le voile soulevé, les traces d’une longue maladie. Même si elle se tient bien, le couvre-lit se trouve par terre, pour souligner la fin d’une longue souffrance. Le buste de son mari, Giuseppe Pignone, veille sur elle depuis le mur. Il a été un grand commerçant, mais il est connu surtout pour avoir contribué à a la fondation du « Lloyd Italico », une importante compagnie de navigation, et pour avoir occupé plusieurs charges publiques. La partie haute du monument est encore de style classique, avec le sarcophage qui présente un fronton à tympan, surmonté par une croix et flanqué par deux anges qui représentent respectivement la Prière (à droite) et la Résurrection (à gauche).